Extraits de la représentation du 27/10/2012 filmée par Jean-Luc F.


Distribution :

 

Mise en scène

et adaptation :

Annick Buchy
Assistants

mise en scène :

Sébastien Descotes-Genon

et Kim François

 

 

Avec
Le Comte Almaviva, grand corrégidor d’Andalousie : Sébastien Descotes-Genon
La Comtesse, épouse du Comte : Kim François
Figaro, valet de chambre du Comte : Mickaël Pigné
Suzanne, première camériste de la Comtesse, fiancée de Figaro : Mélanie Dupuy
Marceline, femme de charge : Yvonne Mounhem
Antonio, jardinier du château, oncle de Suzanne : Antoine Buchy
Fanchette, fille d’Antonio : Nina Dubey
Chérubin, premier page du Comte : Jonathan Chaboissier
Bartholo, médecin de Séville : Eric Mounhem
Bazile, maître de clavecin : Koceil Aîzel  / Yan Rothier
Don Bridoison, président du tribunal : Kévin-Yoren Gaffary
Pédrille, piqueur du Comte : Natalie Pérez

 

Musiciens : Koceil Aîzel (percussions), Jonathan Chaboissier (Piano), Eric Mounhem (Piano), ...
Chanteurs : sous la direction de Natalie Pérez (Soprano), ...

 

Responsables décors : Chloé Bavay et Claire Onoratini
Co-responsable : Haidong Zhou

Responsable Costumes : Sébastien Descotes-Genon
Responsable accessoires : Mickaël Pigné
Co-responsable : Kim François
Responsable maquillages : Nina Dubey
Responsables recherche de salles : Antoine Buchy et Jonathan Chaboissier


Résumé :

 

Figaro est le héros de trois pièces écrites par Beaumarchais, le Mariage de Figaro étant l’épisode central. Chacune des trois pièces inspirera un Opéra. A travers le personnage de Figaro, Beaumarchais fait une satire de la noblesse et défend la condition des valets.

 
Le Barbier de Séville

«Aux vertus qu’on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? » - Figaro

Le comte Almaviva, tombé amoureux de la jeune Rosine qui est orpheline, est prêt à tout pour l’arracher à Bartholo, son vieux tuteur, qui a le projet de l’épouser. Tandis que, déguisé, il fait le guet, il tombe à point nommé sur son ancien valet Figaro, persifleur mais entremetteur. Figaro use des ruses les plus variées pour éloigner Bartholo et rapprocher le comte de Rosine.

 

Le Mariage de Figaro

Figaro, fidèle serviteur du Comte Almaviva, souhaite épouser Suzanne, première camériste de la comtesse. Mais le Comte est libertin et toujours à l’affut de nouvelles aventures. Il est très attiré par la jolie Suzanne. Il envisage alors de restaurer le droit de cuissage ou droit de seigneur afin de savourer les grâces de la jeune mariée avant le mari. Aidé de l’odieux Bazile, honnête agent de ses plaisirs, le Comte harcèle Suzanne. Elle l'avoue non seulement à Figaro mais aussi à la Comtesse. Le Comte, qui doit alors faire face à une véritable coalition, apprend que le jeune page Chérubin est follement épris de la Comtesse. Pour corser l’histoire, Marceline, avec le soutien de docteur Bartholo, exige la validation de la promesse de mariage que Figaro lui avait faite au château d’Aguas Frescas...

«Parce que vous êtes un grand Seigneur, vous vous croyez un grand génie!... (…)
Qu’avez-vous fait pour tant de biens ! Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus...» - Figaro

Beaumarchais y met en scène les principaux personnages du Barbier de Séville (1775), le barbier Figaro, le Comte Almaviva et Rosine, appelée maintenant la Comtesse. Bartholo, autre personnage essentiel du Barbier, joue un rôle beaucoup plus secondaire. Deux ans après sa première représentation, la pièce a été adaptée en opéra par Mozart sous le titre Les Noces de Figaro.

 

La Mère coupable

«Venez-vous convaincre avec nous que tout homme qui n’est pas né un épouvantable méchant finit toujours par être bon, quand l’âge des passions s’éloigne, et surtout quand il a goûté le bonheur si doux d’être père ! C’est le but moral de la pièce. » - Beaumarchais

Dans la dernière pièce de la trilogie, le couple Almaviva se trouve menacé par un nouveau Tartuffe, M. Bégearss. Ce dernier, selon Figaro, entend « séparer le mari de la femme, épouser la pupille et envahir les biens d’une maison qui se délabre. » La pièce s’achève sur l’échec des noirs desseins de Bégearss et le triomphe de la morale.

 


Mot du metteur en scène :

Ecrite dix ans avant la Révolution française, le Mariage de Figaro ou La folle journée est un clin d’œil amusant et prémonitoire de la chute de l’Ancien Régime. Beaumarchais cherche à rendre ses lettres de noblesse à la comédie, à savoir «amuser en instruisant» car «l'auteur est le peintre des vices».

Le principal «vice» peint dans cette pièce est le «droit de cuissage». Mais il n’est que le mobile déclaré à l’insurrection générale ! Chacun défend ses idées au détriment des préjugés et des autres. Cette effervescence passionnelle s’alimente de quiproquos inévitables et facétieux, qui sont peut-être les prémices du Vaudeville. Il est donc essentiel d’établir une rythmique scénique endiablée, un tourbillon d’évènements.

A mon avis, au sein de cette cacophonie d’égoïstes, seulement deux personnages s’accordent. Il s’agit de Suzanne et de la Comtesse, sujets de toutes les convoitises. Elles symbolisent le sexe faible et deviennent vite l’emblème de la victime qui se rebelle ; une révolte délicate mais ô combien réussie. Car l’union fait la force. Elles conquièrent habilement leur liberté, leur intégrité et leur émancipation auprès des autres personnages, mais aussi auprès du public …

Si la pièce est consacrée à ce pauvre Figaro désespéré qui risque à tout moment d’être trompé, l’angoisse de Suzanne à l’idée d’être violée est totalement ignorée. D’abord offusquée, je jubilais d’une satisfaction bien féminine en découvrant cette injustice pondérée. L’heureux dénouement échoit aux ruses et à l’abnégation de Suzanne. Et Figaro, ridiculisé, devient un fiancé comblé d’épouser une femme si… parfaite. Cette complexité me semble très contemporaine. La pièce est avant-gardiste car, en dépit des apparences, elle n’oppose pas les hommes et les femmes, mais rappelle qu’une union réussie est basée sur la confiance et le respect.

Réduire Le Mariage de Figaro au présage de l’avènement d’un nouveau régime est ridicule. Cette pièce est un hymne au bonheur ! Le bonheur devient une quête : comment le découvrir ? Comment l’obtenir ? Comment le conserver ?

Cette attente se manifeste merveilleusement dans l’œuvre hommage de Mozart, les Noces de Figaro.  En mêlant des extraits de son illustre opéra à des musiques plus… actuelles, je tiens à stimuler votre étonnement et votre joie. Je pense que ce sont-là les deux sentiments vitaux légués par Beaumarchais."

Annick Buchy