Distribution :

 

Metteur en scène : Annick Guillemin
Assistant metteur en scène : Mickaël Pigné
Régie : Jean-Philippe Prissette, assisté de Paul Baudron puis Hervé Bolle, assisté de Thomas Badoureaux et Matthieu Geffroy

Avec

Mme Ranievskaïa, Lioubov Andreevna, propriétaire du domaine : Perrine Koster
Ania, sa fille de 17 ans : Carole Baissac
Varia, sa fille adoptive de 24 ans : Kim Le Van Suu
Gaëv, Léonid Andreevitch, son frère : Roland Mastrippolito
Lopakhine, Ermolaï Alexeevitch, marchand : Guillaume Ferry
Trofimov, Piotr Sergueevitch, étudiant : Mickaël Pigné
Siméomov – Pichtchik, Boris Brissovitch, Propriétaire foncier : Matthieu Geffroy
Charlotte Ivanovna, gouvernante : Cidalia Guisse
Epikhodov, Sémion Panteleevitch, commis : Pascal Taillandier
Douniacha, femme de chambre :  Flore Skaza puis Aurélia Bérème
Firs, valet de chambre de 87 ans : Bertrand Tavitian
Yacha, jeune laquais : Antoine Buchy
Une femme de chambre, un passant : Léa Mastrippolito
Voisins, moujiks, ... : Delphine Gonzales, Nelly Lartigue, Matthieu Lemaire et Eric Mounhem.

 

Décors : Roland Mastrippolito, Jean-Philippe Prissette, Marie Nghiem, Guillaume Ferry, Matthieu Geffroy, Cidalia Guisse, Pascal Taillandier, Antoine Buchy et Claude Guillemin.
Costumes : Carole Baissac, Dominique Scheider, Kim Lee Van Suu, Monique Hartemann et Monique Guillemin
Accessoires : Mickaël Pigne, Matthieu Geffroy
Musique : Pascal Taillandier
Maquillages : Flore Skaza puis Perrine Koster
Dossier financier : Guillaume Ferry
Dossier de présentation : Mickaël Pigne
Communication : Annick Guillemin



Résumé : "La Cerisaie" est la dernière pièce de Tchekhov (1904). Il l’a terminée peu de temps avant sa mort. Pour lui, "La Cerisaie" est avant tout une comédie, ce qui fut un sujet de mésentente avec son metteur en scène, Stanislavski. C’est une allégorie du temps qui passe. Le retour de Loubiov Andreevna, propriétaire du domaine familial, dans sa terre natale, nous plonge dans un monde en pleine mutation. Les choses ne sont jamais comme on les a laissées…Tout évolue, à l’image de cette Russie tsariste bouleversée par l’avènement de nouvelles idéologies, à l’image d’une société ancestrale renversée par la révolution industrielle. Le domaine tient le rôle principal de cette pièce. Il est l’unique lien entre tous les personnages. Il est aussi le symbole d’un avenir incertain...



Mot du metteur en scène : "La troupe Cassiopée a été sollicitée pour participer au cinquantenaire du Centre scientifique d’Orsay. Il m’a semblé justifié de répondre à cet honneur en proposant une pièce issue du répertoire classique : une œuvre incontournable mais néanmoins méconnue de notre public. La Cerisaie est un des chef d’œuvre du théâtre russe.

Cette pièce écrite il y a tout juste 100 ans est très actuelle car elle relate la difficulté de vivre au temps présent. Au début du 20ème comme au début du 21ème siècle, il est pénible d’envisager l’avenir avec sérénité car nous sommes angoissés par ce que nous ignorons. A l’époque de Tchekhov, les idéologies nouvelles terrifiaient et exaltaient les foules ; le monde était en pleine ébullition industrielle... Aujourd’hui, le fanatisme religieux terrorise et électrise les peuples ; l’industrialisation menace l’équilibre écologique de la planète … Les personnages de Tchekhov sont très modernes. Leur paraître les tétanise en les empêchant de vivre.

En pensant à eux, il me vient en mémoire un vers de Ronsard : "cacher d’un front joyeux, une langueur extrême..". Cette attitude me semble très slave. La dramaturgie russe est singulière. Car distinctement du théâtre français, la poésie ne résulte pas du langage mais bien du rythme. Il faut savoir lire la partition, respecter les nuances pour en découvrir la tonalité.

Si la musique est inhérente à l’écriture de Tchekhov, la peinture Réaliste me paraît similaire dans la manière d’invoquer l’émotion. Lorsqu’on regarde les œuvres de Gustave Courbet, les sujets sont peints de façon franche, dans une vision objective sans idéalisme. La force de la vérité impose l’émotion. Dans La Cerisaie, le réalisme de l’histoire et la sincérité des personnages commandent le sentiment. Tchekhov, en insistant sur l’aspect comique de sa pièce, souhaite nous toucher l’âme. Car la légèreté manifeste et la diversité des caractères nous plonge dans un univers fougueux et passionnel dont les apparences restent des surfaces cachant de lourds secrets..."

Annick Guillemin